Douglas AD-4 "Skyraider"
Douglas AD-4 F-AZFN

Cet appareil fait partie de l'AMPAA, il est à basé à Melun.
Biographie de Alain Pelletier paru dans Aviation Design - juillet 1992 :
En 1948, les propositions faites par Douglas pour améliorer le AD-3 Skyraider donnent lieu à un premier marché de 366 machines, dont 266 monoplaces, 39 biplaces de guerre électronique, 29 triplaces d'attaque nocturne (A-4N) et 52 triplaces de détection avancée. Ce marché bénéficie par la suite de divers avenants qui portent la quantité finale à 1051 avions et, de ce fait, l'AD-4 va être la version la plus produite de l'avion d'appui d'El Segundo. Ces améliorations portent sur de nombreux points et notamment concernent une version plus fiable du moteur Wright (un R-3350WA), un pilote automatique P-1, un tableau de bord revu et incorporant l'écran du nouveau radar AN/APS19.
C'est à la fin de l'année 1949 que les premiers AD-4 entrent en service au sein de l'US Navy. Ils reçoivent le baptême du feu en Corée le dimanche 25 juin 1950. Pendant ce conflit, ils vont constituer l'essentiel de l'aviation d'appui mise en oeuvre par la Navy et les Marines et pas moins de 21 flottilles de AD-4 sont engagées. En août 1964, les Skyraider repartent à nouveau au combat, mais au Viêt-nam cette fois, tandis que l'Armée de l'Air française engagent les premiers de ses 117 "Sky" en Algérie. De son côté, la Royal Navy utilise 50 AD-4W d'alerte avancée qu'elle baptise Skyraider AEW-1 (ils seront remplacés par le Fairey Gamet).
Au fil des années, certains avions sont transformés et de nouvelles versions font leur apparition comme les AD-4L et AD-4NL (avions modifiés avec des dégivreurs pneumatiques) , l'AD-4NA qui n'est autre que l'AD-4N dont l'équipement électronique, a été démonté, l'AD-4Q de guerre électronique. Cependant, la fin des années soixante marque le commencement de la fin, la France cède beaucoup de ses avions au Cambodge, au Tchad et au Gabon et n'en conserve qu'une poignée outre-mer. Au début des années quatre-vingt, lorsque la mode des warbirds prend son élan, il n'y a pratiquement plus de Skyraider en état de vol. Mais le gratin des warbirds (Mustang, Lightning, Thunderbolt, Spitfire...) se fait rare, alors on se rappelle que le bon vieux "Sky" existe, qu'il a droit au titre de warbird à part entière et que, somme toute, il peut avoir une certaine allure en meeting. Et des Skyraider, il y en a, il suffit d'aller les chercher... Alors commence l'ultime carrière du Skyraider.
Le Douglas AD-4NA Skyraider de l'AMPAA:
Le Skyraider de l'Association des Mécaniciens Pilotes d'Aéronefs Anciens affiche une carrière plutôt bien remplie depuis sa sortie d'usine au printemps 1952. En effet, le Douglas AD-4N, numéro de construction 7609 (BuNo 125716) fut réceptionné par l'US Navy le 27 avril 1952 pour être affecté à la flottille composite VC-35 stationnée à NAS San Diego, en Californie (de mai 1952 à février 1953). Cette période, il la passa surtout en mer: d'abord sur l'USS Essex (mai 1952 â janvier 53), puis en Corée, au sein du détachement F embarqué sur l'USS Keasarge. Il fut ensuite débarqué pour servir au sein de la flottille composite des Marines VMC-1 basée à Pohang (de mars 1953 à juin 1954). A l'issue de cette période opérationnelle, il fut envoyé à NAS Alameda (Californie) pour être transformé en AD-4NA. Il reprit du service en février 1955 avec la flottille de combat VF?92 qui, de janvier à juin 1958, opéra depuis le porte-avions USS Shangri-La (Air Task Group 3). Sa carrière américaine s'arrêta la car, à son retour, il fut envoyé en stockage à NAS Afameda, puis à Litchfield Park (Arizona). Transféré à NAS Norfolk en janvier 1960, c'est là qu'il fut réformé.
C'est alors qu'il entama une seconde carrière. Mis au standard français par la SFERMA (avec le numéro de série 11), notre Skyraider fut pris en compte par l'Armée de l'Air le 27 mai 1960 et affecté à l'EC 2/20 Ouarsenis su sein duquel il demeura jusqu'en septembre 1963, portant le code 20-QJ puis 20-QL. Il passe ensuite successivement au GC 3/20 Oranie (de novembre 1963 à avril 1964, avec le code 20-FX, à l'EAA 601 (d'avril 1964 à janvier 1967), à l'EAA 1/21 Aurès Némentchas (de janvier 1967 à juin 1969), à l'EAA 601 (de juin 1969 à avril 1970), à l'EAA 2/21 (d'avril 1970 à janvier 1973, avec le code 21-ZC), l'EAA 601 (de janvier 1973 à janvier 1974), à l'EAA 1/22 Ain (de janvier 1974 à décembre 1974, avec le code 22-DC) et enfin, de nouveau à l'EAA 601 où il fut réformé le 21 décembre 1976 avec 3 987 heures de vol à son actif. Le Skyraider débuta une troisième carrière puisqu'il fut cédé par la France à l'Armée de l'Air Tchadienne qui l'utilisa jusqu'en 1981. C'est là qu'il fut récupéré par l'AMPAA qui le remit en état de vol sur place et le rapatria en FRANCE.
Actuellement, il arbore les couleurs de l'EAA 1/22 Ain et porte le code 22-DC.